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DE LA RECHERCHE A LA FORMATION

Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)

jeudi 28 février 2013

Un article à ne pas manquer dans EchoGeo
"Les relations entre géographes et historiens : enseignement, didactique, épistémologie, recherche"
Débat entre Christian Grataloup, géographe, et Patrick Garcia, historien. Cliquez ici
La géographie par l'art
Vous pouvez dès à présent entendre l'intervention du 27 février 2013 de Sophie Gaujal et d'Anne-Sophie Molinié sur la géographie par l'art. 
Pour continuer sur le thème de la géographie par l'art :
 
Oïkos est un spectacle de 35 minutes sur le thème de l'écocitoyenneté mêlant jonglage, musique et théâtre. Il permet aux élèves de lycée d'aborder la thématique du développement durable de manière sensible et critique. Refusant les discours chocs et pré-conçus parfois présent en matière d'environnement, ce spectacle repose sur la métaphore et l'humour pour inviter les élèves à discuter et à débattre autour de thématiques complexes (empreinte écologique, changement climatique, transition énergétique, éco-consommation, décroissance, transparence....). Cette discussion est préparée en amont en fonction des attentes des enseignants ainsi que des exigences des programmes scolaires. Elle a lieu directement entre les élèves et les deux artistes intervenants suite au spectacle.
 
Oïkos a déjà servi de base à des projets pluridisciplinaires reliant enseignants de géographie, d'éducation civique, de science et vie de la Terre, d'économie et de philosophie. La compagnie « Les Amis de ta balle » portant ce projet fait partie du réseau GRAINE (Réseau Rhône Alpes pour l'éducation à l'environnement vers un développement durable). Le site internet http://lesamisdetaballe.fr/ permet d'avoir plus de renseignements sur ce projet et de contacter la compagnie

mercredi 20 février 2013

La revue pédagogique de l'ICEM vient de publier un numéro sur l'histoire géographie.




SOMMAIRE

Billet d’humeur
Que reste-t-il du projet de temps éducatifs pour l’enfant ?, Catherine Chabrun
Chronique

Je pense très exactement savoir quoi vous dire, Ninon Bives           
Éditorial
Histoire partout, géographie tout le temps !, Michel Colas

Dossier – L’histoire-géo... pas sans nous!
 
1 – Regards multiples
Apprendre à étudier le milieu par la méthode naturelle, Monique Ribis, Nicolas Go et Marcel Thorel
Les mathématiques dans une approche vivante de l’histoire et de la géographie, Rémi Jacquet
Écrire l’expérience, un outil méthodologique en histoire et en géographie, Nadège Mariotti 
Lavisse nous a menti, Cédric Prévot   
 
2 –  Des idées en pratique
Cheminer sur les traces - Approches de l’histoire, une pédagogie du petit tour et du détour, Hélène Pico et Hélène Duvialard

De château en château…, Michèle Comte

L’histoire, ça m’intéresse pas, ça sert pas à trouver du travail !, Florence Saint-Luc

Un « Quoi de neuf ? » dynamique !, Claudine Braun
Une lettre collective médiévale, Barbara Meyer
Archéologie et histoire, des techniques - Expérimenter le métal et le feu :la préhistoire du geste, Denis Morin
Le château d’Écouen, méthode naturelle en histoire, Monique Quertier 
Oser la construction du jeu, un moyen d’évaluer des connaissances, Nadège Mariotti, Gaël Le Corre

Mon objet patrimoine, GD 82
Histoire-géo, pas si naturel !, propos recueillis par Catherine Chabrun
Lire et écrire pour BTJ, un travail d'enquêteur et de chercheur, Hélène Bouisset
Ateliers courts de recherche documentaire, Michel Colas

Utilisation des BTJ en classe..., Olivier Grémion
Les fiches de travail FTJ, Monique Bertet, Olivier Grémion 

Arts et Créations – «Paysages»
Nature habitée, Céline Hollebecq, Frédéric Quai
Un artiste à hauteur d’enfant, Michel Colas 


Second Degré

La déambulation socratique, Jean-Charles Léon 


International

Soutenir la scolarisation des enfants à Madagascar, Chantal Balthazard
 

Chantier Outils
Mon premier Atelier mesures 


Actualités
Littérature jeunesse, Marguerite Bachy

Pour en savoir plus, cliquez ici          

mardi 12 février 2013


CLERC P. (dir.) (2012) Géographies. Epistémologie et histoire des savoirs sur l’espace. Paris : SEDES, 275 p.


Cet ouvrage est un manuel de préparation aux concours de l’enseignement, qui aborde les enjeux épistémologiques actuels de la géographie. Il est structuré en quatre parties. La première partie « Histoires » pose les questions du statut des savoirs géographiques, de l’histoire de leurs constructions et des lieux de production de ces savoirs. La seconde partie interroge les « champs » de la géographie : ceux assez attendus de la géographique économique, sociale, culturelle, historique, environnementale mais également ceux probablement moins connus de la géographie postcoloniale, de la santé ou de la didactique, paradoxalement souvent mal maitrisé par les futurs enseignants. Le manuel est en cela l’écho des débats et recherches épistémologiques qui traversent la géographie savante. La troisième partie construite autour des pratiques, revient sur les méthodes et les outils de la géographie actuels : la carte, les SIG, l’iconographie etc. Enfin la dernière partie interroge des « objets » particuliers : la frontière, la montagne, habiter etc. là encore très en prise avec les recherches récentes.

Pour chaque thème, le manuel propose une réflexion synthétique, développée en quelques pages, qui s’appuie à la fois sur l’histoire du thème mais développe également ses perspectives et ses problématiques aujourd’hui. Cette organisation rompt avec un déroulement linéaire d’une histoire de géographie et de ces différents courants de la géographie depuis la « crise » des années 1950-60. Elle est particulièrement adaptée aux candidats préparant le CAPES mais également pour des enseignants ou des étudiants de licence qui souhaiteraient rapidement faire un point sur une notion, un outil ou une question. C’est un manuel de base, nécessaire à la connaissance de la discipline et qui répond à véritablement besoin créer notamment par la nouvelle bouture de l’épreuve sur dossier du CAPES. Néanmoins, la diversité des thèmes abordées, 48 au total, ne permet pas leur approfondissement. Cela n’enlève rien au sérieux de l’ouvrage mais doit pousser les lecteurs à approfondir notamment par les références bibliographiques indiquées en fin de chapitre. De plus, la qualité du contenu présuppose de manière implicite une connaissance minimale de la discipline dont le public cible n’est pas toujours pourvue.

Pour conclure, un outil indispensable aux enseignants en exercice ou à venir.

lundi 11 février 2013

Prochaine séance du séminaire "La fabrique de la géographie scolaire" m
Mercredi 27 février - 14h 16h
Institut de géographie, 191 rue St Jacques, Paris (RER B Luxembourg)


La géographie par l’art : nouvelle approche ?

SOPHIE GAUJAL, doctorante en géographie, l'UMR 8504 Géographie-cité, équipe E.H.GO, agrégée d'histoire géographie

Discutante : ANNE-SOPHIE MOLINIE, maitre de conférences en histoire, Université Paris 4-IUFM, Centre André Chastel

Comment et pourquoi articuler art et géographie à l’école ? Le dialogue que la géographie entretient avec l’art fait l’objet d’un intérêt croissant, tant dans le champ universitaire que scolaire, qu’il s’agisse d’une approche spatiale de l’art, ou d’une approche esthétique de la géographie. Notre intervention consistera à interroger les conditions de la mise en œuvre de ce dialogue à l’école, cantonné pour le moment à des pratiques marginales, en présentant une expérimentation conduite en classe de première. Cette expérience a consisté à proposer à des élèves, lors d’une sortie de terrain, une lecture sensible de la géographie, qu’ils ont dans un deuxième temps matérialisé par une photographie, outil qu’artistes et géographes ont en partage (Mendibil, 2008). Nous formulons l’hypothèse que cette forme originale d’écriture de la géographie peut permettre aux élèves de construire une vision plus complexe de la discipline, loin de la pratique normale du cours de géographie, très marquée par un discours réaliste, qui a longtemps été le fondement épistémologique de la discipline scientifique (Orain, 2009) et qui demeure un marqueur scolaire fort (Audigier, 1993, Tutiaux Guillon 1998).

Ecouter l'émission Planète Terre sur France-Culture

LEROUX X, JANSON A., MALCZYK B., HORRENBERG A. (2011) Géographie à vivre. Schiltigheim : Accès éditions.



Les éditions Accès proposent depuis deux ans une série de manuels intitulés Géographie à vivre à destination des classes de cycle 3 (CE2, CM1, CM2). Ces manuels répondent à une double aspiration didactique et scientifique.
Didactique d’une part, parce qu’il s’agit d’accompagner les enseignants de cycle 3 dans la mise en œuvre des programmes sur lesquels ils ont reçu peu de directives, les documents d’accompagnement ayant été publiés en janvier 2012 soit quatre ans après les programmes.
Scientifique ensuite parce qu’il y a une volonté de renouveler la géographie scolaire traditionnellement descriptive et vidalienne pour prendre en compte le tournant spatial des années 1980-1990. « La géographie a bien changé. Elle n’est plus cette des longs inventaires de capitales, sommets, longueurs de fleuves et autres départements. Elle a dépassé le stade des rapports homme-nature pour se consacrer désormais à l’étude de l’organisation des espaces par les sociétés humaines », p. 8.
Le projet est donc ambitieux. La qualité de la réflexion  et de la production doitvent être soulignées. Il semble, au regard de son succès dans les formations continues proposées aux professeurs des écoles, répondre aux attentes du corps d’inspection et du corps professoral. Il est vrai que cette série de manuels propose une lecture cohérente, organisée et structurée du programme de cycle 3 en géographie. Ces manuels s’organisent donc en modules thématiques facilement programmables puisqu’ils correspondent à une période chacun (intervalle de temps entre deux vacances scolaires). La planification thématique s’articule à une progression méthodologique des apprentissages. Le CE2 est orienté vers la description de paysage à l’aide de photographies, la production de croquis de paysage et le repérage dans l’espace par le biais de plan et de cartes. En CM1, les élèves travaillent, à l’aide de documents plus variés (tableau statistique, plan etc.), sur la comparaison et la répartition des phénomènes étudiés. Ils commencent à réaliser des productions graphiques (cartes et schémas). L’année de CM2 est consacrée à l’étude des organisations spatiales.
Bien que pas toujours lisible (trop petits), le corpus de documents proposé est varié et son utilisation a été pensée dans la progression proposée. Cela reflète la volonté de travailler des savoir-faire variés, en s’appuyant des différentes techniques avec des approches multiscalaires.
 Néanmoins cette entreprise soulève deux réserves.
La première est éthique et déontologique. Cette série de manuels proposent des séquences clés en main aux enseignants. Ce sont des manuels hybrides : ce ne sont ni des manuels à destination des élèves, ni des manuels du maître. Un manuel traditionnel propose des activités et du cours mais l’enseignant doit opérer un travail d’appropriation qui est l’expression de sa liberté pédagogique. Les manuels Géographie à vivre prennent en charge l’intégralité du travail de l’enseignant. Certes, cela est rassurant pour des enseignants souvent dépourvus de formation disciplinaire approfondie en géographie. Rien n’empêche chaque enseignant d’adapter les séquences et les séances proposées. Néanmoins, ces adaptations sont marginales, parce que les enseignants sont désarmés. Cela pose la question de la liberté pédagogique de l’enseignant.
La seconde réserve s’inscrit dans le champ didactique. Il y a une véritable volonté d’innovation dans ces manuels. Néanmoins, on peut regretter que la réflexion didactique ne soit pas toujours poussée jusqu’au bout et que dans des approches innovantes, surgissent des éléments de vulgate très classique. Par exemple, le chapitre sur la lecture de paysage en CE2 amène à réfléchir à la diversité des paysages, à leur évolution, à leur échelle, ce qui permet de dépasser l’appréhension souvent simpliste et réaliste de ce qu’est un paysage. De plus, des liens intéressants sont faits avec le cours de français. On ne peut que souscrire à l'interdiciplinarité. A côté de cela le manuel propose une méthodologie d’analyse de la photographie en la découpant par plan, ce qui reste très classique et relativement moins efficace qu’un découpage par unités paysagères par exemple. C’est une pratique fortement ancrée dans la culture scolaire dont la plus-value en terme d’apprentissages est faible, voire nulle en soi. Les auteurs ont simplement reproduit là des pratiques en cours. Ils mobilisent par ailleurs la technique de croquis de paysage.
D’une manière générale, les auteurs semblent avoir une vision construite et réfléchie de la géographie savante qu’ils souhaitent transposer dans ce manuel. Ils parviennent à impulser des réflexions épistémologiques en cycle 3 autour de la carte ou du paysage. Remarquable. Néanmoins,  les modalités et les finalités de transposition ne semblent pas toujours complètement abouties. On ne peut qu'inviter aux auteurs à aller plus loin. Quelle géographie voulons-nous défendre à l'école ? Quelles sont les finalités de cet enseignement ? Quelle praxis est-il nécessaire de mettre en place dans le cadre de cet enseignement ? Ces questions dépassent le cadre même d’un manuel scolaire.

Pour conclure, cette série de manuels est une proposition innovante et originale très utile pour les enseignants. On ne peut qu'appeler les auteurs à continuer dans cette voie.

Ce qu'en disent :
Café pédagogique
Les Clionautes
Enseignants du primaire