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DE LA RECHERCHE A LA FORMATION

Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)

lundi 2 décembre 2013

Colloque BRIT 14 : "Frontière et innovation" (sessions didactiques)

La 14ème conférence internationale BRIT (Border Regions In Transition) aura pour thème  : "La frontière, source d’innovation."

Cette conférence aura lieu du 4 au 7 novembre 2014 en France (Arras et Lille) et en Belgique (Mons).

Certaines sessions concernent des thèmes en lien avec les programmes de géographie, telle par exemple la session n°21 : "Frontière perçue, frontière vécue" ou la session n°23 : Frontière enseignée : "Représentations (lieux et limites), construction des connaissances liées aux territoires, comment la frontière est-elle enseignée ? "

L’appel à communications est ouvert du 1er novembre 2013 au 15 mars 2014.

Appel à communication de la session 23: Représentations (lieux et limites), construction des connaissances liées aux territoires, comment la frontière est-elle enseignée ?


S’il est utile d’étudier la manière dont les pouvoir publics ouvrent ou ferment les frontières par les lois, les incitations, les collaborations transfrontalières, il est aussi intéressant d’étudier comment peut être définie la notion de frontière chez les acteurs.
La façon dont on se représente le territoire, l’État, la frontière, le « dedans », mais aussi le dehors, « l’Autre », influe sur l’utilisation que chacun, politiques, acteurs économiques ou individus, fait des territoires.
Cette représentation du territoire au sens large est utile à connaître et à mettre en relation avec des pratiques spatiales, mais il est aussi important de comprendre comment se construit cette représentation et donc quel est le rôle joué par les acquisitions scolaires : comment apprend-on la frontière ?
Si la frontière est présente dans les récits de l’Histoire, sur les cartes géographiques, cet objet est-il traité comme un concept à construire par les élèves et comment, avec quels supports et quelles activités ?
Cet apprentissage de la frontière passe-t-il, de manière syncrétique par la construction du concept d’État, en histoire, en géographie, en éducation civique ? Comment interagissent les expériences spatiales personnelles avec les apports scolaires ou médiatiques dans l’élaboration dialectique de l’identité / altérité ?
Les communications, mettant en évidence tant le point de vue de la méthodologie que celui des résultats peuvent porter sur :
- L’interrogation des représentations sociales et individuelles des jeunes, de la frontière, mais aussi des objets géopolitiques associés tels État, Territoire, Limites, Guerre Discontinuités.
- L’étude de la manière dont les images, iconographies, gravures en histoire, paysages en géographie, mais aussi les films, les publicités etc. présentent la frontière aux enfants et aux jeunes.
- La manière dont se construit le concept de frontière chez les jeunes dans le milieu scolaire, s’appuyant sur l’étude des apprentissages, l’analyse des outils supports (manuels, documents) ou l’étude des curriculums scolaires.
- Des comptes rendus d’expériences menées avec des élèves de l’enseignement primaire, du secondaire ou du supérieur.

vendredi 22 novembre 2013

L’enseignement de la géographie au Québec



L’enseignement de la géographie au Québec : peut-on parler d’une « société distincte » ?
Chantal Déry, professeure en didactique des sciences humaines, Université du Québec en Outaouais
Séminaire: La fabrique de la géographie scolaire - Le monde des géographies scolaires, 23 octobre 2013, Paris

Cette présentation se veut le regard qu’une didacticienne de l’histoire porte sur l’état actuel de l’enseignement de la géographie au Québec. Bien que ce regard puisse paraitre particulier, il faut savoir que dans les universités francophones québécoises il n’y a actuellement qu’un seul didacticien de la géographie qui a un poste de professeur ce qui explique mon intérêt pour le sujet. Par ailleurs, comme il se fait très (trop) peu de recherche en didactique de la géographie en contexte québécois, les propos de cette présentation seront essentiellement basés sur mes observations personnelles.  

1-      Les programmes de géographie au Québec
Depuis 2001, année de mise en place des nouveaux curriculums au Québec, l’histoire et la géographie font partie du domaine de l’Univers social (US), ce domaine étant l’un des cinq qui compose le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ). Avec l’arrivée de la réforme, en plus de la mise en place d’une approche par compétences, le programme de géographie est devenu plus social. Certains aspects de la géographie physique ayant migré vers le domaine des sciences, la géographie enseignée est maintenant essentiellement culturelle et humaine et a notamment pour finalité d’amener l’élève à comprendre les enjeux liés aux territoires.
Dans le parcours de l’élève, la géographie est d’abord enseignée au 1er cycle primaire (élèves de 6-8 ans) par l’entremise d’une compétence visant le développement des concepts de temps, d’espace et de société. Par la suite, aux 2e et 3e cycles (élèves de 9 à 12 ans) le programme de Géographie, histoire et éducation à la citoyenneté (GHEC)[1] vise le développement de trois compétences dans lesquelles le concept de territoire est central. Malgré la place du « territoire » dans la formulation de chaque compétence et la présence de techniques géographiques dans le programme de GHEC, on constate dans les pratiques en classe que la géographie est « noyée » dans l’enseignement de l’histoire. Devant cette situation, le Ministère de l’éducation des loisirs et des sports (MELS) a mis sur pied un petit groupe de travail pour réfléchir à des pistes de revitalisation de la géographie au primaire. À l’heure actuelle, nous sommes dans l’attente de leurs conclusions.
Alors qu’au primaire la géographie est intégrée dans un programme avec l’histoire, au 1er cycle du secondaire (soit pour les élèves de secondaire 1 et 2 (12-14 ans)), elle fait l’objet d’un enseignement distinct et obligatoire (mais non certificatif). Encore une fois le programme[2] vise le développement de trois compétences, en plus de cibler cinq territoires types et 11 concepts principaux (voir tableau synthèse du contenu de formation, page suivante). Ce programme de géographie, qui s’étend sur deux années (sans que l’on précise ce qui doit être fait lors de la première et de la deuxième année du cycle), permet aux élèves d’aborder le Québec, le Canada et le monde, de cibler certaines techniques (comme le croquis géographique) et surtout d’étudier les enjeux et les acteurs.
Source PFEQ, domaine de l’univers social, programme de géographie, p. 316

 

En 3e et 4e secondaire les élèves ne font pas de géographie, ils terminent toutefois leur cursus en 5e secondaire avec le cours obligatoire de Monde contemporain qui est un amalgame d’histoire, de géographie, de politique et d’économie[3]. Finalement, parallèlement à ce cours, il existe, depuis l’automne 2013, un cours optionnel de Géographie culturelle. Ce cours cible six grandes aires culturelles (arabe, occidentale, africaine, orientale, indienne et latino-américaine) et vise le développement de deux compétences, soit la lecture de l’organisation de l’aire culturelle et l’interprétation de son dynamisme. Actuellement l’offre et la demande pour ce cours semblent assez limitées, mais il faudra voir sur la durée!

2-      La formation des enseignants
Comme dans différents contextes nationaux, lorsque vient le moment de faire le portrait de la formation des enseignants, il faut distinguer la formation des enseignants du primaire de celle de ceux du secondaire.
Au primaire les enseignants sont avant tout des généralistes, ainsi, selon l’université fréquentée, ils auront reçu entre 3 et 6 crédits (sur une formation de 1er cycle universitaire qui en compte 120) de formation en didactique des sciences humaines (histoire et géographie). En plus d’une formation disciplinaire limitée, les formateurs sont davantage pédagogues et historiens que géographes. Résultat : la formation est souvent plus axée sur l’histoire et du même souffle les futurs enseignants conservent une vision assez limitée, voire caricaturale, de ce qu’est et peut-être l’enseignement de la géographie au primaire.
Au secondaire, alors qu’avant les années 1990 pour devenir enseignant de géographie il fallait minimalement 60 crédits universitaires en géographie, depuis les années 2000, et l’arrivée de la formation bi-disciplinaire, ce sont entre 15 et 30 crédits de géographie qui sont maintenant nécessaires. D’enseignant de géographie, les enseignants sont devenus enseignant d’US et la part de la géographie dans la formation initiale reflète la place que la discipline prend dans le parcours des élèves en US. En effet, comme il y a quatre années d’histoire et deux années de géographie c’est sans surprise que l’on retrouve deux fois plus de crédits disciplinaires en histoire qu’en géographie dans la formation des futurs enseignants.
Face à une formation initiale qui insiste somme toute peu sur la géographie, on pourrait penser que la formation continue en didactique de la géographie est bien développée. Or c’est loin d’être le cas! La formation continue de niveau universitaire est quasi absente, les conseillers pédagogiques dans les commissions scolaires qui soutiennent les enseignants en exercice sont présents pour offrir du support mais celui-ci est souvent limité en ce qui concerne la géographie. Il y a un congrès organisé annuellement pour les enseignants d’US mais encore une fois les ateliers offerts ciblent peu la géographie (à titre d’exemple, lors du congrès de 2013 sur une cinquantaine d’ateliers seulement deux ciblaient spécifiquement l’enseignement de la géographie). En marge de ces voies, il y a toutefois un réseau de soutien qui se développe, lequel prend notamment appuie sur le Groupe des Responsables en Univers Social (GRUS) et sur le site du RÉCIT de l’US (www.recitus.qc.ca), ce dernier proposant notamment des pistes d’activités pédagogiques.

3-      Les pratiques didactiques
Sur la base des programmes en place et de la formation des enseignants quelle description peut-on faire des pratiques d’enseignement de la géographie au Québec? Tout d’abord il faut dire que les pratiques sont très diversifiées et qu’en l’absence de recherche sur cette question dans le contexte québécois, nous allons nous appuyer sur ce que nous observons en côtoyant différents enseignants du primaire et du secondaire.
Tout d’abord au primaire l’US est enseigné une heure par semaine, le plus souvent en prenant appui sur un manuel ou un cahier. Ainsi les pratiques mises en place par les enseignants sont très majoritairement magistrales et en ce qui concerne la géographie souvent limitées à de la localisation et de la description. Ainsi malgré la présence des trois compétences qui appellent un enseignement mettant l’accent sur l’interrelation territoire et société, les éléments liés au climat, à la végétation ou à l’utilisation d’une carte ou d’un atlas sont étudiés séparément et sans insister sur leur apport à une compréhension de « l’univers social ».
Au secondaire, alors que le programme appelle la mise en place de situations d’apprentissage complexes dans lesquelles on insiste sur le développement de compétences et le développement conceptuel, on remarque que la démarche se morcèle pour s’apparenter davantage à des exercices papier-crayon visant à compléter un cahier en perdant parfois de vue la globalité du projet. Actuellement il y a donc une assez forte prépondérance de l’approche magistrale mais ça et là on retrouve un enseignement axé sur la situation-problème qui persiste.
Ainsi alors que les programmes de géographie, au primaire et au secondaire, sont clairement marqués d’une ambition socio-constructiviste, les pratiques en classe sont souvent teintées de béhaviorisme, lequel caractérisait les anciens programmes (d’avant 2001).

Dans le cadre du séminaire "La fabrique de la géographie scolaire", nous aurons le plaisir d'accueillir 

Mamadou Timera, maitre-assistant, département de géographie Université Cheikh Anta Diop (Dakar Sénégal) qui interviendra sur

L'invention de la géographie scolaire au Sénégal:  

ruptures et permanences 

Mercredi 27 novembre
14h 17h


Lieu : Batignolles, 56 boulevard des Batignolles,Paris, (métro Rome), Amphithéatre

jeudi 21 novembre 2013

Géographies buissonnières

Enseigner la géographie : pour une citoyenneté active et critique

Un article roboratif de Pascal Clerc sur le blog "Géographies buissonnières"qui relance le débat sur les finalités de la géographie dans le monde d’aujourd’hui

mardi 12 novembre 2013

Enseigner les inégalités avec Hyperatlas

  • ENSEIGNER LES INÉGALITÉS AVEC HYPERATLAS (séance TICE)
Hyperatlas est un programme produit au sein d'un programme de recherche européen ESPON. Destiné initialement aux décideurs politiques européennes, nous vous proposons une séance TICE utilisant Hyperatlas pour enseigner les inégalités de développement dans le cadre du chapitre sur l'Europe en première général. Pour ce faire, nous vous proposons plusieurs documents disponibles ICI.

lundi 30 septembre 2013

Séminaire La fabrique de la géographie scolaire - Les monde de la géographie scolaire

Le programme 2013 2014 du séminaire La fabrique de la géographie scolaire portera cette année sur le monde des géographies scolaires. 



La géographie est enseignée dans la plupart des pays du monde. Elle y est associée à d’autres disciplines, intégrée dans des ensembles plus vastes ou encore proposée comme une discipline à part entière. Nous proposons un cycle de conférences permettant de confronter le modèle français de « l’histoire-géographie-éducation civique » avec d’autres cultures scolaires de la discipline. En invitant des chercheurs venant d’Afrique, d’Amérique du Nord et d’Europe, nous souhaitons à la fois découvrir des manières de faire différentes et questionner notre propre modèle dans une perspective d’éducation comparée. Nous nous interrogerons sur la place de la géographie dans les cursus, les finalités de l’enseignement disciplinaire, les pratiques didactiques mises en œuvre, les objets d’enseignement privilégiés et la formation des enseignants de géographie.

Programme disponible ici.

lundi 9 septembre 2013

Colloque international de Didactiques de l’Histoire, de la Géographie et de l’Education à la Citoyenneté, les 2, 3 et 4 avril 2014 à Caen. Le colloque portera sur :

 

  Place et statut de l’acteur dans les didactiques de l’histoire, de la géographie, de l’éducation à la citoyenneté 

 

L'appel à communication est ouvert jusqu'au 15 octobre 2013. Il est disponible sur : http://applis.iufm.unicaen.fr/colloque-hgec/appelacommunication.html

 

 

jeudi 29 août 2013



Analyser les pratiques d’enseignement en histoire, géographie et sciences sociales : cadres de références et méthodologies

Symposium de l'AREF (2013) coordonné par :
Yannick Le Marec,
Daniel Niclot, Thierry Philippot (CEREP EA 4692, France)


Communications (voir les résumés) :


- Bilan de la recherche québécoise portant sur les pratiques d’enseignement en sciences humaines et sociales au primaire.  Anderson Araújo-Oliveira et Jean-François Vachon

- La préparation des séances de géographie : une des facettes du réel de l'activité des maîtres.Philippe Charpentier

-Argumenter, c’est quoi, pour toi ? Sylvie Considère et Olivia Liénard

- Produire des écrits pour étudier le patrimoine architectural local : une étude de cas en recherche collaborative qui allie les deux didactiques du français et de l’histoire. Roselyne Le Bourgeois et Catherine Rebiffé

- Analyse croisée de l’activité d’une enseignante du primaire en histoire (didactique de l’histoire et didactique professionnelle). Yannick Le Marec  et  Isabelle  Vinatier

- Analyser les manuels scolaires pour connaître les pratiques des enseignants de géographie du secondaire d’hier et d’aujourd’hui. Daniel Niclot

- Analyser les pratiques d’enseignement de la géographie à l’école primaire : l’apport d’une entrée par l’activité.  Thierry Philippot

- Pertinence didactique de concepts de sociologie et de philosophie pour l’analyse du travail enseignant en géographie : conditions et valeurs des emprunts. Jean-François Thémines et Anne-Laure Le Guern