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DE LA RECHERCHE A LA FORMATION

Nous avons créé ce blog dans l'intention de faire connaître les travaux de recherche en didactique de la géographie. Notre objectif est également de participer au renouveau de cette discipline, du point de vue de ses méthodes, de ses contenus et de ses outils. Plus globalement nous espérons que ce site permettra d'alimenter les débats et les réflexions sur l'enseignement de l'histoire-géographie, de l'école à l'université. (voir notre manifeste)

vendredi 23 novembre 2012


Séance du 28 novembre 2012


 

" La fabrique d’un ouvrage de géographie pour l’école élémentaire : l’exemple de la collection « Géographie à vivre »"
 
Xavier Leroux, Docteur en géographie, Professeur des écoles
 
Discutant : Micheline Roumégous, Docteure en géographie, ex-professeur d'IUFM, associée à l’UMR Géographie-cités, équipe EHGO
 
 
Comment structurer l’apprentissage des savoirs et des savoir-faire chez les élèves du cycle 3 de l’école élémentaire qui font justement leur première rencontre avec la géographie ? Mais, dans le même temps, comment prendre place sur le marché des ouvrages scolaires et donc quels critères privilégier pour se démarquer de l’existant ? L’intervention présente l’expérience de la collection 3 « Géographie à vivre » - Accès Editions, qui s’attache à proposer une solution complète pour les enseignants autour de trois convictions clés. La recherche du document pertinent, celui allant susciter le questionnement chez l’élève, a constitué la première préoccupation dans la construction des séances. Il a également fallu essayer de rendre autant que possible l’élève acteur de la construction de son savoir – en tant qu’être spatialisé à part entière, l’élève peut comprendre différents phénomènes géographiques en prenant appui sur son vécu d’où la nécessité d’y référer par endroits. Enfin, pour chapoter l’ensemble, c’est sur la question de la programmation globale qu’il a été important de bien penser les choses : composer avec les instructions officielles pour travailler davantage selon le niveau de complexité des sujets mais surtout pour insérer une approche multiscalaire faisant généralement défaut.

 

jeudi 18 octobre 2012

Séance du 24 octobre "La mondialisation à l’Ecole : quels enjeux ? Quels changements ?"



La mondialisation 

Christian Grataloup, Professeur des universités, Université 7, UMR Géographie-cités, équipe EHGO
 
Penser mondial, se penser dans le Monde, ce que manifeste l'usage massif du mot "mondialisation" à partir de la fin des années 1970, suppose de ne plus réduire la diversité des sociétés de l'écoumène à des positions sur une flèche unique, le temps du Progrès. Ce basculement spatial, implique la diversité des parcours sociétaux, des types d'héritages, tant en outils de pensée qu'en valeurs. Il en découle une grande incertitude sur les paradigmes scolaires, particulièrement nets en géographie, plus sourd et plus profond peut-être en histoire. Ce sont les finalités sociales même de la discipline qui sont en refondation
 


Les États-Unis, puissance mondiale. Cent ans de savoirs géographiques scolaires.

Marielle Wastable, Docteur et agrégée en géographie, UMR Géographie-cités, équipe EHGO
Depuis 1905, les États-Unis sont l'un des pays incontournables du programme de géographie en classe de terminale. Leur qualité de puissance mondiale leur a longtemps valu une place de choix au sein des savoirs à enseigner de cette dernière année du lycée. Or, les nouveaux programmes de terminale traitent de la mondialisation et l'étude du territoire états-unien s'est effacée devant celle de leur rôle en Amérique et dans le monde. Si la question de la puissance États-Unis à l'échelle du monde reste prégnante, elle n'est pas récente et suscite passions et réactions dans la géographie scolaire depuis le tout début du XXe siècle. Nous reviendrons ainsi sur plus d'un siècle de pratiques et discours scolaires sur les États-Unis en tant que puissance mondiale, ce qui nous permettra d'éclairer les évolutions les plus récentes des savoirs géographiques à enseigner sur ce pays.


 

  • Séminaire "La fabrique de la géographie scolaire" 2012-2013


Institut de géographie - 191 rue Saint Jacques – Paris 5e - métro Luxembourg Salle 109 - 14h à 16h

Coordinateurs :
Caroline Leininger-Frézal, Maître de conférences, Université Paris 7, UMR Géographie-Cités, équipe EHGO
Pascal Clerc, Maître de conférences, Université Claude Bernard Lyon 1 IUFM, UMR Géographie-Cités, équipe EHGO
En savoir plus.

mardi 17 juillet 2012

Un article intéressant qui éclairera nos lecteurs s'intéressant aux pratiques spatiales et à la construction de l'espace chez les enfants de cycle 3.

Xavier Leroux et Maud Verherve, « Sur la frontière, quelles représentations des enfants ? Enquête dans le Nord de la France », EchoGéo [En ligne], numéro 20 | 2012, mis en ligne le 13 juillet 2012. URL : http://echogeo.revues.org/13057

jeudi 21 juin 2012

Digital Earth : appel à contributions

Digital.earth.eu est un projet de recherche européen portant sur l'usage des médias géographiques dans l'enseignement et dans la formation. Dans le cadre d'un ouvrage qui sera publié en 2013, un appel à contributions a été lancé sur le thème "Apprendre et enseigner avec les géo-médias". Le livre s'adressera à des formateurs, étudiants, enseignants et aux concepteurs de programmes scolaires dans les différents pays de l'Union européenne.

Voici l'adresse pour télécharger l'appel à contributions :
http://213.235.245.69/fileadmin/deeu_documents/SIG2_cfp_final-1.pdf

samedi 9 juin 2012

Apprendre mieux ou apprendre autrement ? Repenser les apprentissages avec les TICE en histoire-géographie


Sylvain Genevois

Les débats autour des usages et des enjeux des TICE à l’école ont tendance aujourd’hui à se recentrer davantage sur les questions d’ordre pédagogique et didactique que sur les approches techniques. A la recherche d’une plus grande efficacité pédagogique, les enseignants, les formateurs, les chercheurs s’interrogent sur la question de la «  plus-value  » des TICE dans l’acte pédagogique d’enseigner ou d’apprendre. Aussi essentielle et incontournable soit-elle, cette question aboutit tantôt à instrumentaliser les TICE en leur attribuant le pouvoir de changer la pédagogie, tantôt à les réduire à un support quelconque dans le choix des situations et des démarches d’apprentissage. Comme en témoigne l’histoire des techniques, l’outil n’est jamais complètement neutre. Il convient donc de s’interroger sur ce qui change vraiment dans les pratiques ordinaires...

Lire la suite sur le site des Cahiers pédagogiquesApprendre avec le numérique, n° 498, juin 2012

jeudi 24 mai 2012

Master 2 TICE - Mention Education et formation

Le laboratoire Ecole, Mutation, Apprentissage de l'Université de Cergy-Pontoise ouvre à partir de la rentrée 2012 un master 2 recherche option "Technologies de l'éducation" :
http://www.u-cergy.fr/fr/laboratoires/ema/ema---tice/master-2-technologies-de-l-education.html

Cette formation d’un an s’adresse aux professionnels de l’éducation souhaitant être aptes à répondre aux problématiques induites par les technologies de l’information et de la communication (TIC) en contexte éducatif. Elle s’adresse tout particulièrement aux professionnels déjà impliqués dans les pratiques des TICE qui veulent se former aux démarches et aux méthodes de la recherche. Il permet de s’engager par la suite dans un travail doctoral. Il s’adresse également aux publics ayant un parcours dans l’enseignement supérieur.

Le laboratoire d’appui est notamment constitué par l’équipe travaillant sur les technologies de l’éducation du laboratoire École Mutation Apprentissage, laboratoire de sciences de l’éducation dont les chercheurs appartiennent à plusieurs disciplines : sciences de l’éducation, sociologie, histoire-géographie, philosophie, sciences du langage et de la littérature francophone, didactiques.
Des intervenants internationaux (Christian Depover, Daniel Péraya, Thierry Karsenti, Jacques Wallet, Georges-Louis Baron, Éric Bruillard, Vassilis Komis) participeront aux séminaires de recherche et/ou aux ateliers d’encadrement de recherche des travaux des étudiants.

Ce parcours met en synergie une préparation à la recherche et une formation professionnelle. Il vise notamment à transmettre les méthodes, savoir-faire et résultats significatifs de la recherche notamment dans le domaine des technologies de l’éducation. Ce sera l’occasion pour les étudiants de conduire des travaux scientifiques et de s’approprier des repères théoriques, méthodologiques et empiriques concernant les situations d’enseignement/apprentissage intégrant les technologies informatisées. En se centrant sur les apprentissages et les enseignements instrumentés, les étudiants auront la possibilité d’acquérir une culture scientifique dont les compétences sont transférables en milieu professionnel.

Les enseignements se dérouleront en présentiel sur les sites de Gennevilliers et de Cergy et à distance avec regroupements. Consulter le site pour en savoir plus sur les contenus et les modalités de formation : http://www.u-cergy.fr/fr/laboratoires/ema/ema---tice/master-2-technologies-de-l-education.html

Géoforum 2012 de l’AFDG (20-21 juin 2012)

Où se situe l’innovation en géographie aujourd’hui ?

Géoforum de l’Association Française pour le Développement de la Géographie (AFDG) 
20-21 juin 2012 à Rouen

http://geoforum2012.wordpress.com/

L’AFDG renoue avec les Géoforums, qui ont été pendant longtemps l’occasion de nombreux débats dans un esprit pluraliste. Comment peut-on parler aujourd’hui d’innovation dans la géographie : dans son implication dans les interrogations de la société, dans la nouveauté de son approche des problèmes économiques, sociaux, environnementaux, dans son renouvellement conceptuel, dans ses méthodes d’investigation scientifique, dans l’approfondissement de ses limites ? Où réside le renouvellement ? Les débats sur ce thème seront largement ouverts à tous les témoignages et manifestes, pendant les deux journées.

En avant-première de ce Géoforum un appel avait été fait en 2011 à l’ intention des jeunes chercheurs titulaires d’un doctorat. Les textes reçus à cette occasion donneront lieu à deux débats, qui permettront une confrontation entre les « jeunes géographes » et les plus anciens se posant les mêmes questions.

Des ateliers seront également ouverts pour élargir les domaines de réflexion. Toute proposition originale de participation est bienvenue qu’elle soit individuelle ou collective. Le GEOFORUM est un espace pluriel et créatif, la moitié des ateliers seront donc déterminés en fonction des réponses. Celles qui nous parviendront avant le 8 MAI 2012 pourront être intégrées après avis du comité d’organisation de l’AFDG au programme détaillé du GEOFORUM.

Contact : developpement-geo@orange.fr

Lieu du Géoforum : Université de Rouen. Maison de l’Université Mont St Aignan



PROGRAMME

Mercredi 20 juin 
       

9h30 : Accueil des participants 
            

10 h: Concepts et théories importés d’autres disciplines : un usage innovant ?

Discussion à partir des rapports présentés par Christine Roux, Maxime Forriez, Camille Parrain en réponse à l’appel « Jeunes chercheurs ».

L’hystéresis, un concept à “revisiter”

- L’organisation en échelles du peuplement humain

- Territoire en haute mer: mobilis in mobile au sein de l’Atlantique

Discutants : Marie-Claire Robic, César Ducruet, Yves Guermond

11h30 : Pause-café

11h45 à  13 h : Débat sur le thème précédent, présidé par Thierry Joliveau

13 h : Repas


14h30  à 16 h :  

Atelier 1. Technologies de l’information et géographie : quelles innovations ? animé par Thierry Joliveau, César Ducruet, Laurent Beauguitte, Fatouma Coulibaly, Philippe Jeanne

- Atelier 2De l’individu au monde – Quelles nouvelles frontières pour la géographie politique ? animé par Michel Bussi

16 h : Pause-café


16h30 à 18 h :

- Atelier 3, animé par Pascal François et Sylvain Genevois : L’innovation pédagogique en géographie

- Atelier 4Peut-on renouveler la lecture géographique des langues ?  animé par David Dalby, Françoise Lucchini, Sylviano Freiré-Diaz, Pierrick Le Feuvre :

 18 h : Géographes Associés, quel rôle pour une association professionnelle aujourd’hui ? Séance plénière présidée par Madeleine Brocard


Jeudi 21 juin
                

9h : La recherche en géographie face aux discours politico-scientifiques ambiants.

Discussion à partir des rapports présentés par Christina d’Alessandro, Sylvain Dournel, Laurent Gagnol en réponse à l’appel « Jeunes chercheurs ».

Du développement au renforcement des capacités: vers une autre géographie de l’Afrique

- La géohistoire, une démarche scientifique porteuse…

Pour une géographie du mouvement

Discutants : Denise Pumain, Anne-Cécile Hoyez, Daniel Delahaye


10 h 30 : Pause-café


10h45à 11h30 : Débat sur le thème précédent, présidé par Nicole Mathieu

11h30 à 13 h :

Atelier 5. L’interdisciplinarité et la transdisciplinarité sont-ils porteurs de déplacements méthodologiques et théoriques en géographie ?  animé par Nicole Mathieu

Atelier 6. Le Monde comme projet  animé par Clarisse Didelon et Arnaud Brennetot :
   
13 h : Repas et fin du Géoforum

dimanche 6 mai 2012

La dernière séance du séminaire de didactique de l'histoire géographie aura lieu sur le thème

HABITER : vers la construction d'un ancrage territorial ? 

Jean-François THEMINES

PU de géographie, Université de Caen-Basse-Normandie / IUFM de Basse Normandie

Mercredi 16 mai 2012 14h-16h (salle 109)

Institut de géographie - 191 rue Saint Jacques – Paris 5e - métro Luxembourg

L’intervention vise à identifier quelques enjeux didactiques de l’introduction du thème de l’habiter dans le programme de sixième. Partant du constat de l’apparentement du programme à un thème de recherche pluridisciplinaire, il s’agit tout d’abord de parcourir quelques références importantes, de géographie principalement mais pas seulement, pour interroger ce texte scolaire, avant de proposer à partir de séquences réalisées quelques pistes de travail avec les classes.
Les propositions s’inscrivent dans une didactique de l’expérience géographique, pratique de recherche-action qui consiste à permettre à des élèves de recueillir et de traiter des « fragments de culture » comme autant de données à partir desquelles ils élaborent un discours réflexif propre sur leurs espaces de pratiques.
Elles visent à participer à l’élaboration d’une géographie scolaire dont le monde de référence est un ensemble de connexions, où la classe prise comme groupe est une ressource première d’expression et de formalisation de la complexité des lieux et du monde, et dont la visée est la construction d’un espace public au sens d’un espace (géographique) d’action et d’interaction partagé.


Cette présentation s'appuiera sur le dernier ouvrage de Jean-François THÉMINES J.-F. (2011).  Savoir et savoir enseigner le territoire. Toulouse : Presses Universitaire du Mirail, coll. «Questions d’éducation », 176 p (lire la présentation)

jeudi 8 mars 2012

Séminaire de didactique de l'histoire-géographie


Enseigner ou éduquer à l’Europe ?

Mercredi 21 Mars - 9h30 17h
Institut de Géographie de Paris - Nouvel Amphi
(191 rue St Jacques - Paris - RER Luxembourg)

Contact : Caroline Leininger-Frézal : carolinefrezal(at)wanadoo.fr

Publics ciblés : enseignant-chercheurs, doctorants, formateurs, enseignants du secondaire et du primaire.

L’Europe est un objet d’enseignement depuis la mise en place de l’histoire-géographie à la fin du XIXème siècle. L’Europe constituait alors un cadre pour l’étude des nations voisines et concurrentes. Depuis, la recherche en géographie autant que la discipline scolaire se sont profondément renouvelées sur la thématique. L’extension d’une union politique européenne pose, avec plus de vigueur, la question d’un territoire européen, de ces limites et de ces caractéristiques. Parallèlement, l’Europe est devenue un objet d’enseignement à part entière, plus ou moins stabilisé et réaliste dans le cadre de l’enseignement de l’histoire-géographie. Les enseignants ont été missionnés pour former des citoyens européens (cf le socle commun de connaissances et de compétences). Cette journée du séminaire de didactique de l’histoire-géographie propose d’explorer ces questionnements dans un dialogue entre des chercheurs en didactique de l’histoire et de la géographie et des chercheurs en géographie.


Axe 1 Vers l’émergence d’une identité européenne ?

9h30-10H30 : Quand la mondialisation devient la "toile de fond" de l'étude européenne : le risque d'une géographie scolaire aux finalités civique et identitaire affaiblies.
Hélène Béchet, doctorante de l’Université Paris 4 (enregistrement audio + diaporama)

La suppression de l'histoire-géographie comme discipline obligatoire en terminale S a
nécessité une rétractation des contenus étudiés autrefois en deux années. La mondialisation ne pouvant être éludée, la France et l'Europe sont aujourd'hui étudiées en Première sur "toile de fond de mondialisation" ce qui teinte considérablement la nature des thèmes étudiés. L'Union européenne en tant qu'espace économique prime sur l'approche politique, sociale et culturelle. La place laissée au débat émanant de cet "objet scolaire chaud" est réduite à une réflexion maintenant classique sur "Qu'est-ce que l'Europe ?". Les peuples et les hommes sont les grands absents de ce nouveau programme (étude beaucoup plus succincte des problématiques démographiques et migratoires) qui semble peu enclin à reconnaître la richesse propre à l'altérité des communautés qui composent l'UE. Le projet politique européen est survolé, les instructions officielles et les propositions des manuels ne permettent pas de donner du sens à l'enjeu citoyen inhérent au thème de l'Europe.

Le rapprochement histoire-géographie n'a pas émergé pour éviter une présentation de la construction européenne jugée trop "historique" par les concepteurs de ce nouveau programme, Certes, la mondialisation est indéniable et une clé de lecture pour la compréhension du monde actuel mais lorsqu'elle devient la matrice de toute approche territoriale l'on peut s'interroger sur l'appauvrissement d'une géographie scolaire peu encline à développer cette aspiration au "vivre ensemble" indispensable pour construire le lien social.
Voilà donc des pistes de réflexion que j'aimerais partager en m'appuyant sur mon étude des
programmes, leur élaboration (entretien avec Michel Hagnerelle), leur réception (notamment la réaction de Rémy Knafou que j'ai rencontré suite à sa tribune parue dans le Monde en réaction à ce nouveau programme) et leur traduction éditoriale (comparaison de manuels).

10H30-11h30 : Quid des positionnements réels des enseignants entre vulgate
scolaire et bricolage personnel.

Nicole Allieu-Mary, Chercheure et responsable de l’Equipe ECEGH jusqu’en 2009
Institut national de recherches pédagogiques (INRP)
(enregistrement audio + diaporama)

11H30-12h30 « L’Europe » comme obstacle politique et épistémologique pour la construction européenne
Claude Grasland, Professeur des Universités en géographie, Université Paris 7 Denis
Diderot UMR 8504 Géographie-cités, Equipe P.A.R.I.S
(enregistrement audio)
A partir des résultats d'un projet international sur la vision de l'Europe dans le Monde, on se propose de montrer le décalage (dissonance cognitive) entre la manière dont se perçoivent les membres de l'Union Européenne et celle dont ils sont perçus de l'extérieur. Les programmes scolaires contribuent à ce décalage, en particulier du fait de la confusion qu'ils entretiennent entre un objet politique précis (l'Union Européenne) et un objet flou et indéterminée (L'Europe). L'exposé sera fondé sur la présentation de 5 visions de l'Europe dans le Monde"


12h30-13H00 : Débat
13H00 – 14h00 : Pause déjeuner



Axe 2 De quelle Europe parlons-nous ?

14h-15h : (Dé)construction européenne et territoire,
Dominique Rivière, Professeur des Universités en géographie, l’Université Paris 7 Denis
Diderot UMR 8504 Géographie-cités, Equipe P.A.R.I.S (enregistrement audio + diaporama)

15h-16h : Originalités de quelques savoirs d'une géographie scolaire de l'Europe
Jacky Fontanabona, Chercheur associé à l’INRP jusqu’en 2008 (enregistrement audio + diaporama)

Mon intervention est ordonnancée par un parti-pris, tiré d'une expérience professionnelle et de recherches entreprises au sein de l'INRP sur l'utilisation des cartes, mais aussi sur l'innovation en classe de géographie. Les savoirs scolaires ne peuvent pas et ne doivent pas être le seul reflet de savoirs produits par l'Université, les agences d'aménagement, ou le grand public, Ils ont, leurs propres finalités civiques et sociales, pour des élèves qui sont à un âge particulier de leur vie.
Cette intervention ne prétend pas être un panorama des savoirs scolaires français, qu'ils soient majoritaires ou innovants. Elle tente de montrer comment des professeurs ont pris en charge ces finalités et les caractères propres d'une situation "d'enseignement/apprentissage". Elle analyse comment ils ont tenté d'élaborer avec leurs élèves, les savoirs géographiques qui leur paraissaient pertinents, à propos d'un objet géographique, l'Europe.

16h- 17h00 : Débat


En complément de ce programme, voici d'ores et déjà quelques références et liens Internet concernant les travaux de recherche des intervenants :


Bibliographie -Sitographie


- Didelon C., Grasland C. and Richard Y. (2008), Atlas de l’Europe dans le Monde, CNRS-GDRE S4 / Documentation Française, Paris, 260 p

- Grasland Claude (2004), "Les inégalités régionales dans une Europe élargie" ,in Chavance B. (Ed), Les incertitudes du grand Èlargissement : L’Europe centrale et balte dans l’intégration européenne, L’Harmattan, Paris, 181-214.

- Rivière Dominique (2004), L'Italie - Des régions à l'Europe, U Géographie, Armand Colin

- Baron Myriam, Cunningham-Sabot Emmanuèle, Grasland Claude, Rivière Dominique, Van Hamme Gilles (2010), Villes et régions européennes en décroissance : maintenir la cohésion territoriale, Octobre 2010, 346p.

- Rivière Dominique (2008), « Le Traité de Lisbonne remet-il l’Europe « sur les rails » ? », EchoGéo, Sur le vif 2008, 15 avril 2008, http://echogeo.revues.org/4013

- Hélène Béchet (2006), Le vieillissement de la population européenne, Population & Avenir n° 677 (mars-avril 2006)

Recherche INRP : "Enseigner l’Europe et enjeux citoyens", équipe ECEHG – Enjeux Contemporains de l’Enseignement de l’Histoire-Géographie, INRP (Lyon) :
http://ecehg.inrp.fr/ECEHG/europe/enseigner-l-europe


- Allieu-Mary Nicole (2009), Enseigner l'Europe aujourd'hui, c'est enseigner un objet incertain, dossier du Café pédagogique
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/05/Allieu-Mary_EnseignerEurope.aspx
http://ecehg.inrp.fr/ECEHG/pdf/enseigner-leurope-un-objet-incertain

- Allieu-Mary Nicole (2007), L’éducation à la citoyenneté européenne, dépassement du roman national ? (Journées des 8 et 9 octobre 2007 portant sur « Mémoires, histoire, identités (2) : l’histoire nationale face à la concurrence des mémoires »).
http://ecehg.inrp.fr/ECEHG/europe/enseigner-l-europe/depassement-roman-national/view

- Grataloup Christian, Une géohistoire de l'Europe (Journée d'étude "Enseigner l’Europe et la construction citoyenne", académie d'Amiens)
http://histoire-geo-ec.ac-amiens.fr/?Une-geo-histoire-de-l-Europe

- Fontanabona Jacky, La classe d’histoire- géographie entre enseignement d’un objet scolaire et éducation à la citoyenneté (Journée d'étude "Enseigner l’Europe et la construction citoyenne", académie d'Amiens)
http://histoire-geo-ec.ac-amiens.fr/?La-classe-d-histoire-geographie

- Enseignement de l’Europe et construction citoyenne, formation de formateurs INRP (31 janvier-1er février 2009) - Nombreuses ressources des intervenants à télécharger
http://ecehg.inrp.fr/ECEHG/europe/enseigner-l-europe/depassement-roman-national/view

Ressources pédagogiques

- Dans le cadre du projet Eurobroadmap, 11 équipes de recherche issues de pays différents ont travaillé sur la place et la perception de l'Europe dans le monde. Les résultats de ces recherches sont disponibles sous la forme de cartes mentales disponibles sur le site Subjective Mapper

- Dans le prolongement de ce projet a été créé un outil pédagogique : le site Terra In-Cognita vise à mettre à disposition le matériel cartographique produit, afin de "créer un lien concret et durable entre le monde de la recherche universitaire en géographie et les enseignants du secondaire dans cette discipline". Animé par Arnaud Brennetot et Clarisse Didelon, ce site propose de nombreuses fiches d'activités pédagogiques en lien avec les programmes scolaires. Les propositions sont intéressantes et originales : à partir de cartes et d'anamorphoses accompagnées de documents très variés, il s'agit de décrypter les visions et les représentations mentales sur la notion de continent et d'européanité.


Consulter le programme et les autres interventions du séminaire de didactique (2011-2012)

vendredi 20 janvier 2012

Plans-reliefs des villes françaises : une France en 3D

Le Grand Palais accueille une exposition du 18 janvier au 17 février 2012 : il s'agit de 16 plans-reliefs de villes françaises du XVIIe au XIXe siècle. Ces plans-reliefs, maquettes historiques de villes fortifiées, constituent un ensemble commencé sous Louis XIV à partir de 1668 et enrichi jusqu’en 1873. Fabriquées dans un premier temps pour des besoins militaires, ces maquettes au 1/600 permettaient, à travers la représentation des fortifications et de leurs environs, de préparer minutieusement les opérations de guerre.




En France c'est Louis XIV qui imposa les plans en relief pour représenter les points stratégiques qu'étaient les villes frontières (Strasbourg, Besançon, Grenoble, Brest...) : véritables plans en 3D avant la lettre, ils permettaient d'évaluer les failles en défense. Ces maquettes sont devenues de plus en plus grandes, au fur et à mesure de l'accroissement de la portée des canons (la plus grande, celle de Cherbourg, atteint 160 m2).

Cette exposition est la première réalisée par la Maison de l’histoire de France, avec le concours de la Réunion des Musées Nationaux–Grand Palais et le partenariat scientifique du musée des Plans-reliefs. Elle s’inscrit dans la mission première de la Maison de l’histoire de France qui est de porter à la connaissance d’un large public le patrimoine historique français. L'exposition ne manque pas d'anecdotes et d'aspects ludiques, comme cet habile jeu de miroirs qui démultiplie les perspectives, tandis que des longues vues permettent au visiteur de se prendre pour Napoléon perché sur une colline !



 


Pour l'occasion,un site a été spécifiquement créé sur Internet : http://www.lafranceenrelief.fr

Outre des explications et des repères historiques, il est possible d'y télécharger des fichiers en 3D pour affichage dans Google Earth. Une interface Google Maps permet de visualiser les données à télécharger. Tous les plans ne sont pas disponibles, mais on a déjà de bons aperçus.

Voyage immersif à travers la "Liquid Galaxy" présentée par Google (les modèles 3D des plans en relief ont été rendus dans Google Sketch-up) :



Voyons maintenant ce que cela donne dans Google Earth, par exemple pour le port de Saint-Tropez


Ou pour la ville de Strasbourg :


Avec un degré de résolution assez élevé qui permet d'avoir une vue précise des bâtiments :


Sur le même site, il est possible d'avoir accès à des vues paysagères permettant des comparaisons avec aujourd'hui. Par exemple, une estampe montrant un embarquement au port de Brest et le port moderne complètement reconstruit après la deuxième guerre mondiale (voir la source) :


La cartographie numérique ouvre une nouvelle vie pour ces plans-relief dont certains ont près de 500 ans, c'est-à-dire bien avant l'invention de la carte d'Etat-major ! « Cartes en trois dimensions », les plans-reliefs ont nécessité, dès les commencements, l’utilisation des meilleurs systèmes cartographiques.
Pour tout savoir sur  les relevés de terrain, l'échelle choisie, les matériaux utilisés pour la maquette, nous vous conseillons d'aller voir cette mise au point très intéressante sur les techniques de réalisation.

Un dossier pédagogique (fichier PDF) est mis à disposition pour les enseignants avec des pistes d'activités par niveau de classe.



Emission Planète Terre (France Inter) consacrée au thème "La France mise en relief : le choix des cartes" accompagnée d'un billet de Globe donnant un petit historique des expositions de cartes de France IGN géantes.

Extraits de l'émission :

4 m 20 s

"Cette cartographie, qu'elle soit plane ou en relief, est née par les militaires pour les besoins de la fortification. Elle est apparue avec la fortification bastionnée à partir du début du XVIe siècle où pour la première fois, pour des besoins défensifs, les ingénieurs militaires qui concevaient ces fortifications avaient besoin  d'appréhender mentalement non seulement les fortifications elles-mêmes, mais aussi le territoire environnant des villes, puisque tout était calculé en fonction des portées de tirs d'artillerie. Et là contrairement à ce qui se passait au Moyen Age, on avait vraiment besoin d'inscrire les fortifications dans leur territoire, et donc par là-même de cartographier ce territoire, pour en avoir une représentation pour concevoir ces fortifications. Donc d'abord une cartographie morcelée de plans de ville, après une cartographie un peu plus large de région, et après, mais beaucoup plus tardivement, une cartographie générale de la France...
L'échelle qui a été choisie, 1 pied pour 100 toises soit environ 1/600e, permettait de représenter à la fois l'ensemble des fortifications, les bâtiments et les façades,  à l'intérieur des villes, mais aussi la campagne environnante."


5 m 45 s

"On a l'impression de voir les mosaïques établies par l'IGN dans les années 1980 avec les premières images transmises par les satellites Landsat américains d'observation de la Terre. C'est une carte qui date du milieu du XIXe, qui a la particularité d'être un assemblage des dessins originaux qui étaient en fait des aquarelles réalisées par les officiers d'Etat-major qui portaient les couleurs conventionnelles (le vert pour les forêts, le bleu pour l'hydrographie, le rouge pour le bâti, le noir pour le relief). Ce sont d'une part des oeuvres d'art, d'autre part elles sont d'une richesse beaucoup plus grande que l'authentique carte d'état-major qui va en être dérivée puisque, à l'époque, on ne savait pas imprimer en couleur. Les cartes imprimées à partir de ces originaux vont être en noir et blanc, et donc perdre ce qui était jusqu'au XIXe siècle réservé aux reines et aux rois pour lesquels on coloriait les cartes de Cassini qui étaient de la génération précédente, c'est-à-dire du XVIIIe siècle...
Il y a un traitement uniforme pour l'ensemble de la France à l'échelle du 1/ 40 000e. Mais au départ les environs de Paris avaient été traités à l'échelle du 1/ 10 000e, donc beaucoup plus détaillé, quatre fois plus détaillé. Sauf qu'on s'est aperçu que cela allait prendre beaucoup de temps et coûter beaucoup d'argent. Dans un 2e temps, on a fait des levers au 1/ 20 000e sur les frontières de l'est, puisque c'est là que l'ennemi était à nos portes. Et puis dans un 3e temps, pour arriver à terminer la France dans un délai raisonnable, on a passé tout au 1 / 40 000e. Le résultat est là sous nos yeux : 25 mètres de Strasbourg à Brest et 25 m de Dunkerque à Perpignan. C'est la première fois qu'on assemble ces documents du XIXe siècle... Aujourd'hui on peut visionner toutes ces cartes et survoler le territoire en 3D sur le Géoportail, c'est assez impressionnant..."

 16 mn 30 s

Quand on se promène sur la carte d'état-major, on constate un écart entre l'état des fortifications et l'état du réseau ferré qui lui date plutôt de la fin du XIXe, alors que la topographie peut être du début du XIXe siècle...
C'est comme cela qu'il y a une représentation de Paris sans fortifications, sur une carte levée et dessinée vers 1820 (les fortifs datent de 1840). Par contre on voit le chemin de fer de petite ceinture, qui fait le tour de la ville de Paris de l'époque, qui lui a été construit dans la réalité après les fortifications... Pour faire la mise à jour des cuivres, on a reporté l'information ferrée sur les dessins originaux qui ont permis ensuite aux graveurs de faire la mise à jour partielle des cartes qui allaient être imprimées et diffusées à un grand nombre d'exemplaires... Cette anecdote illustre une chose bien connue : toute carte est une représentation et ce n'est pas parce que c'est représenté que c'est vrai."

20 mn 10 s

"Ces plans-relief étaient accompagnés de mémoires qui décrivaient avec précision les formes des champs, la nature des cultures, les forêts qui étaient potentiellement une réserve importante mais aussi là où une armée attaquante pouvait se dissimuler. Toutes ces informations sur l'agriculture, sur la topographie, sur les cours d'eau est figurée minutieusement aussi pour des besoins stratégiques (il fallait nourrir l'armée)."

25 mn 05 s

"Après avoir numérisé les plans en relief (ceux de l'exposition et ceux de la Maison des plans-relief), ils ont intégré ces plans numérisés en 3D dans Google earth... Ce qui est déroutant, c'est que les plans-relief ont été incrustés sur la carte du territoire français actuel. C'est totalement anti-scientifique, mais en même temps c'est très pédagogique ! Ce qui est assez magique dans Google earth, en superposant des cartes historiques et des cartes récentes, c'est que chacun peut faire sa carte. La différence entre la carte d'état-major, les vieilles cartes et aujourd'hui, c'est que chacun choisit son échelle, choisit sa thématique, superpose des informations et peut être complètement acteur de la géographie et ne plus être contraint par une légitimité de commanditaire, mais être soi-même son commanditaire selon ses propres besoins... Autrement dit la géographie, ça servait d'abord à faire la guerre, comme disait Yves Lacoste et on le voit bien dans cette exposition. Aujourd'hui on dirait que la géographie, ça sert à faire sa propre France. "

"Appréhender mentalement non seulement les fortifications elles-mêmes, mais aussi le territoire environnant des villes" : vue de Srasbourg et de son plan pays


mardi 17 janvier 2012

Sensibiliser les jeunes à l'architecture et à l'environnement urbain


Le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et Environnement (CAUE) de Paris, la Mission démocratie locale de la Ville de Paris et le Pavillon de l'Arsenal vous invitent à participer à la seconde édition du  cycle de petites leçons de ville.

De février à juin 2012, le CAUE organise des soirées. Chaque soirée abordera, en 2 heures, une dimension de ces espaces urbains en s'appuyant sur une introduction théorique, la présentation d'un aménagement parisien emblématique et l'analyse d'un exemple local, porté par les habitants.

Petites leçons de ville (2012) :

Au programme : 

- Ville & Morphologie
Jeudi 16 février

- Ville & Pratiques
Jeudi 15 mars

- Ville & Ambiance
Jeudi 12 avril

- Ville & Paysage
Jeudi 31 mai

- Ville & Convivialité
Jeudi 14 juin



Voir les petites leçons de ville de l'année 2011. Des vidéos sont disponibles sur de nombreux thème (la rue, la berge, le jardin, le logement, l'art urbain, la friche) :



jeudi 12 janvier 2012

Utiliser les TICE en géo cycle 3

Enseigner la géographie au moyen des TICE, apprendre l'usage des TICE en travaillant en géographie.


A Digne (04), les enseignants et formateurs de l'école annexe IUFM se sont lancés dans la construction d'un outil innovant "prêt à l'emploi" pour apprendre la géographie au cycle 3 tout en travaillant les compétences du B2i.

Les supports utilisés sont tous numériques, hébergés sur un blog dédié. L'ensemble est utilisé dans les classes de cycle 3 depuis la rentrée ; une dizaine de séances, réparties sur deux thèmes du programme (l'eau, les climats) sont mises en ligne à ce jour. Les séances sur les villes seront publiées au cours des semaines à venir. 

Un exemple de séance en ligne ici : http://formation.eklablog.fr/l-eau-seance-1-a3970520

Voici ce que nous disions en septembre :

http://formation.eklablog.fr/geographie-au-cycle-3-ensemble-complet-d-activites-en-ligne-a4004750. Depuis nous avons ajusté certaines pratiques, notamment du fait de nos connexions internet poussives. Google Maps sera à l'avenir privilégié car il passe bien sur le navigateur Chrome.

Les enfants montrent de l'intérêt pour cette façon différente de travailler ; les compétences "TICE" occupent beaucoup de temps au début, puis peu à peu le contenu disciplinaire redevient l'objet central d'apprentissage. Les familles et les enfants peuvent revenir de chez eux sur les activités proposées.

Les séances sont à la libre disposition de chacun et le respect des mentions légales y est la règle.



 

Mercredi 11 janvier 14h
16h15
Salle 405 Institut de géographie
(191 rue St Jacques métro Luxembourg)

L’histoire-géographie face aux
changements passés, présents et à venir

Etudier et comprendre des situations et événements sociaux, un impensé de la géographie scolaire ?



François Audigier, ancien Professeur, Université de Genève (UNIGE),
Responsable de l’équipe ERDESS

Quelles que soient les définitions plus précises de la
géographie, celle-ci gravite autour des relations entre les sociétés et l’espace, les territoires. Si une attention forte a été et est accordée aux outils d’analyse spatiale, la même attention n’est guère portée aux outils, concepts et catégories, utilisés pour analyser une société. Or, la géographie scolaire, avec ses compagnes que sont l’histoire et l’éducation à la citoyenneté, est au premier rang des disciplines scolaires qui transmettent ces outils. De fait, cette transmission est le plus souvent très implicite, voire cachée. Dans cette intervention, j’interroge cette discrétion… notée il y a déjà plus de trente ans par Christian Grataloup dans un article d’Espace-Temps. Les
relations de la géographie scolaire avec l’Éducation en vue du développement durable font rebondir à nouveau ce problème.

Réformer l'enseignement géographique pour transformer le monde : les propositions des années 1860

Pascal Clerc, Maitre de conférences, Université de Lyon –
IUFM, UMR Géographie-cités, équipe E.H.GO

Au cours des années 1860, quelques réformateurs proposent une transformation de l’enseignement de la géographie. Ce projet est fondé sur la mise en place d’une géographie plus utile à l’action dans le monde. Ce moment d’histoire de l’enseignement permet de réfléchir à la place de la géographie dans le système éducatif, aux acteurs, aux lieux de production de savoirs, aux résistances au changement.

Voir le compte-rendu


dimanche 8 janvier 2012

La géographie : concepts, savoirs et enseignements

Vient de paraître

Sierra, Philippe (dir), La géographie : concepts, savoirs et enseignements, coll. U, Armand Colin, 2011.

 
Auteurs

L’ouvrage a été dirigé par Philippe SIERRA, professeur d’histoire-géographie au lycée Raymond Naves de Toulouse.

Y ont collaboré Sarah AKACHA (lycée Simone-de-Beauvoir, Garges-lès-Gonesse), Fabrice BOURCELOT (lycée de La Queue-Lez-Yvelines), Pierre DÉLIAS (collège Camille-Claudel, Saint-Pierre-du-Perray), Géraldine DJAMENT-TRAN (université de Strasbourg), David GOEURY (lycée Descartes, Rabat), Yanni GUNNELL (université Lyon II), Anne HERTZOG (université de Cergy-Pontoise-IUFM Versailles), Anne-Claire KURZAC-SOUALI (lycée Descartes, Rabat – Centre Jacques Berque, CNRS), Lucile MÉDINA (université Montpellier III), François MIALHE (université Paris VII-Diderot), Frank PARIS (lycée Thiers, Marseille), Anne PÉNÉ-ANNETTE (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Olivier PERRET (collège Camille-Claudel, Saint-Pierre-du-Perray), Céline PIERDET (université de Compiègne), François SAUR (lycée Simone-de-Beauvoir, Garges-lès-Gonesse), Alexis SIERRA (université de Cergy-Pontoise-IUFM Versailles), Serge WEBER (université Paris Est-Marne-la-Vallée).

CR de lecture (Sylvain Genevois)

Cet ouvrage de géographie est novateur à plus d'un titre. D'abord par la diversité des thèmes abordés (géographie du développement, des frontières, de l'environnement, de la mondialisation....) et surtout par la composition pluri-catégorielle de ses auteurs (professeurs de collège-lycée, formateurs IUFM, enseignants-chercheurs, professeurs de classes préparatoires...). La principale originalité, et ce n'est pas sans lien avec la diversité de cette équipe, réside dans le projet qui l'anime :

"L'ambition de ce manuel est de proposer une introduction à la géographie et à son enseignement. Il ne s'agit pas de donner une définition restreinte de la discipline ou de réaliser une présentation complète de ses différents champs. [...] L'objectif est d'ouvrir des pistes qui permettent de (re)tisser des liens entre les réflexions développées par les géographes anciens et contemporains et les approches actuelles de la géographie dans les collèges et les lycées."(Introduction, p. 6).

Le pari n'avait rien d'évident, eu égard aux dissensions qui ont longtemps opposé les géographes et surtout à l'éloignement grandissant de la géographie universitaire (oserait-on dire "savante") par rapport à la géographie scolaire (ou "enseignée", mais on enseigne aussi cette discipline dans le supérieur). Comme le voulait Philippe Pinchemel, il s'agit bien d'une tentative pour "ré-unifier la géographie", pour synthétiser ses différentes approches, pour rapprocher ses différents modes et ses différents degrés d'enseignements (noter le pluriel du titre) envisagés comme un TOUT :  de l'école à l'université, quels que soient les objets, les démarches et les postures (de la géographie "science des lieux " à la géographie "science des sociétés dans l'espace").

L'ouvrage se divise en trois grandes parties. La première partie tente de répondre à la question maintes fois posées : "Qu'est-ce que la géographie ?". Dans une perspective épistémologique, il s'agit de retracer les grandes étapes de l'histoire de la géographie et de la replacer dans le champ des connaissances, entre sciences sociales et sciences de la nature, sans éluder les débats importants qui ont pu la traverser (la place à accorder à la géographie physique, la chorématique et ses remises en cause, les rapports avec la géohistoire). Point intéressant : les auteurs intègrent l'enseignement de la géographie comme une composante essentielle de cette matière scientifique, montrant à quel point l'école a contribué à institutionnaliser cette discipline et à s'interroger sur ses finalités qui ont d'ailleurs pu évoluer selon les époques : faire simplement découvrir le monde ? mieux le faire comprendre ? mais quel monde enseigner ?

La deuxième partie est consacrée toute entière aux "savoirs géographiques". Les thématiques proposées (la planète habitée, l'urbanisation, le développement durable, les ressources, la mondialisation, les territoires...) sont rapprochées des questions actuellement abordées dans l'enseignement secondaire : l'habiter, la métropolisation, l'éducation au développement durable, les ressources énergétiques, la mondialisation et ses territoires. On mesure ainsi à quel point l'écart s'est réduit. Certains enseignants de collège-lycée s'en réjouiront, d'autres ne manqueront pas d'y voir la confirmation de l'emprise durable de l'enseignement supérieur sur la définition des contenus de la géographie scolaire ! Sur le plan didactique et épistémologique, cela permet de mesurer les savoirs de référence directement passés dans l'enseignement, ceux qui font l'objet d'adaptation, d'arrangement voire de déformation pour être transposés au niveau secondaire (par exemple la question du développement en Cinquième réorientée vers la notion de "mode durable de développement", alors qu'il s'agit pour certains géographes d'un moyen d'imposer un mode de développement aux pays du Sud). Les mises au point scientifiques sont en tout cas claires et efficaces. Chaque chapitre se termine par un très utile "zoom enseignement" qui rattache le thème abordé aux programmes scolaires et montre la manière dont ceux-ci l'abordent selon un angle spécifique en fonction du niveau de classe, de l'organisation des savoirs et des exigences du curriculum.

La troisième partie est, pour ce qui nous concerne, la plus intéressante puisqu'elle est tournée vers les pratiques et l'enseignement de la géographie. Elle présente les outils utilisés par les géographes et ceux utilisables en classe, en laissant une place importante aux méthodes et aux savoir-faire (lecture et construction de cartes, utilisation de photos aériennes et d'images satellitales, traitement de données statistiques, usage de l'outil informatique). Sur les TICE, on aurait aimé une réflexion plus approfondie qui dépasse les précautions habituelles en matière d'usages critiques et raisonnés des différents outils (mais sans doute les auteurs manquaient-ils de place pour développer une réflexion plus poussée). La sortie de terrain et l'analyse de paysage sont traitées de manière assez complète : on aurait envie d'en savoir plus sur les outils qui permettent d'instrumenter ces pratiques (outils de géolocalisation et de géovisualisation pour préparer et exploiter la sortie de terrain ou construction d'hyperpaysages par exemple). Les pratiques cartographiques sont présentées principalement sous l'angle des techniques de lecture et de la production de cartes et de croquis, sans mettre en correspondance les outils de cartographie numérique qui permettent de les consulter ou de les réaliser (mais les programmes scolaires eux-mêmes ne facilitent pas toujours cette mise en cohérence des familles d'outils, des familles d'usages et des types d'activités pédagogiques).

Au total voici un ouvrage à conseiller aux enseignants et aux futurs enseignants, notamment dans la perspective de la préparation au CAPES. C'est dans ce sens que figure en annexe une présentation de la nouvelle épreuve sur dossier qui inclut des questionnements didactiques et épistémologiques. Mais ce serait vraiment réduire la portée de cet ouvrage que d'en faire un simple outil de préparation aux concours. Il semble que l'on ait affaire à une entreprise novatrice et courageuse (donc à saluer) visant à refonder le lien entre les différentes géographies (vernaculaire, savante, enseignée...). Les auteurs ont le mérite d'avoir su jeter un pont entre la géographie universitaire et la géographie scolaire : puisse ce lien continuer à vivre et à se renforcer...

Parmi les quelques regrets que l'on peut formuler (on en a toujours), il y a peut-être l'ambiguïté du public cible : l'ouvrage s'adresse-t-il aux enseignants ou aux étudiants ? Aux deux peut-être. Mais du coup on s'y perd parfois entre ce qui relèverait de conseils à des étudiants géographes voulant se destiner à l'enseignement et ce qui pourrait constituer une véritable réflexion sur les liens à (re)tisser entre géographie scolaire et géographie universitaire. Beaucoup de points seraient intéressants à prolonger et à discuter dans la perspective d'une épistémologie des savoirs scolaires. Comment se fabriquent les savoirs scolaires en géographie ? Comment circulent-ils et se transforment-ils au contact des différents pôles de la géographie ? Quelles sont les démarches que l'on pourrait partager (et que l'on partage déjà en partie) sur le raisonnement géographique, sur l'approche multi-scalaire, sur le statut et le rôle de l'information géographique (numérique) ?

A différents moments, les auteurs montrent à quel point la géographie enseignée reste prisonnière du raisonnement inductif. L'introduction de l'étude de cas, telle qu'elle est conçue dans les instructions officielles et parfois pratiquée dans les classes, ne permet pas toujours d'en sortir. Il n'est pas sûr non plus que l'enseignement de la mondialisation au niveau secondaire permette de déboucher sur une véritable approche géohistorique, permettant de tisser des liens renforcés entre géographie et histoire (la mondialisation est enseignée en classe de Quatrième et de Terminale, mais l'élargissement du monde à la Renaissance en Seconde). Quid enfin de ces "territoires de proximité" ou "territoires du quotidien" (nouveau programme de Première) qui n'ont rien à voir avec le territoire proche ou local... mais doivent servir seulement à "étudier un projet d'aménagement dans la région où se situe le lycée" ?? Encore du chemin à parcourir... et des liens à tisser.



Plan de l'ouvrage

Introduction (Philippe Sierra)
La géographie n’est pas finie
Pourquoi et comment utiliser ce manuel ?

Première partie - Qu’est-ce que la géographie ?
1 - Éléments d’histoire de la géographie (Philippe Sierra)
2 - La géographie dans le champ des connaissances (Alexis Sierra)
3 - Les rapports avec l’histoire : de l’histoire-géo à la géohistoire (Géraldine Djament-Tran)
4 - L’évolution de l’enseignement de la géographie en France (Anne Hertzog, Philippe Sierra)

Deuxième partie - Les savoirs, les grands thèmes enseignés
5 - la planète habitée (Anne Hertzog, Frank Paris, Olivier Perret)
6 - La planète urbanisée (Anne-Claire Kurzac-Souali, Alexis Sierra)
7 - Humanité et développement durable (Yanni Gunnell, François Mialhe)
8 - Territoires et ressources : aux défis de l’eau et de l’alimentation (Yanni Gunnell, Philippe Sierra)
9 - Gérer les espaces terrestres (Céline Pierdet, François Saur)
10 - Approches de la mondialisation (Géraldine Djament-Tran, David Goeury, Serge Weber)
11 - Étudier les territoires (Fabrice Bourcelot, Lucile Medina, Anne Péné-Annette, Alexis Sierra, Philippe Sierra)

Troisième partie - Les pratiques
12 - Utiliser les outils et documents géographiques (Pierre Délias, Philippe Sierra)
13 - Conduire des analyses géographiques (David Goeury, Philippe Sierra)
14 - Produire de la géographie : croquis, composition et étude de cas (Sarah Akacha, Pierre Délias, Olivier Perret, Philippe Sierra)

Conclusion (Philippe Sierra)

Annexe 1 : La géographie à l’oral du Capes externe d’histoire-géographie : l’épreuve sur dossier
Annexe 2 : Quelques géographes du XXe siècle